La colère gronde...
Oui, il faut bien que je vous le dise, depuis bientôt 3 ans, je suis en colère.
Mais pas juste comme ça, de manière sporadique, non.
Je suis en colère, tout le temps.
Je pourrais vous lister ici le “pourquoi”, le “contre qui” ou encore tout ce qui m’agace prodigieusement mais ce n’est pas le plus important…
Ce qui me paraît important c’est simplement d’avoir le droit de l’exprimer et de le faire, ici ou ailleurs.
Bon, attention hein, j’ai pas dit non plus qu’il faut le hurler à tout bout de champ, à la moindre personne qu’on croise!
C’est juste que, après plusieurs rendez-vous avec le groupe de parole, je m’aperçois que, sur 7 mamans, nous avons toutes le même ressenti :
Pour la majorité des gens nos enfants n’existent pas/plus, nous devrions “arrêter de vivre dans le passé” et surtout, surtout, il est inconcevable d’exprimer une colère (et un chagrin bien sûr) qui n’a pas de raison d’être (ce n’est pas notre “faute”, nous ne l’avons pas voulu, nous avons fait tout ce que nous pouvions et, après tout, ce bébé n’a pas vécu ou très peu de temps donc, chapitre clos).
Du coup? On en parle pas… Avec personne… Non, non, pas même avec son conjoint! Ou très peu en fait, parce qu’on ne veut pas remuer le couteau dans la plaie principalement…
“On” se retrouve donc à accumuler toute cette colère non exprimée, à l’engloutir, la cacher tout au fond…
“On” passe son temps à sourire devant les gens, à parler de la pluie et du beau temps, à esquiver les questions banales devenues pièges (genre “ça va?” “ça va mais et toi dis-moi? Quoi de neuf?”)...
Personnellement, j’ai un peu l’impression de devenir schizophrène parfois!
Mais pas de soucis hein, j’ai une psy au top, qui me fait me rendre compte de pas mal de choses et j’ai bon espoir d’apprendre à dire toute cette colère qui m’habite, de la manière la plus délicate du monde! PROMIS!