« L'amour de la mère est le seul amour invincible, éternel comme la naissance » (A. Malraux)
Mettre un enfant au monde change une femme, tout le monde sera d’accord là-dessus.
Mais, est-il précisé quelque part que pour subir ce changement, le bébé mis au monde doit être viable/vivant/en bonne santé ?
Non, je ne le crois pas.
Alors : « oui », j’ai changé.
Je suis différente mais je reste moi malgré tout :
Mes éclats de rire sont sans doute moins nombreux mais toujours sincères,
Je suis probablement moins loquace mais toujours à l’écoute,
Mes colères ont tendance à s’exprimer plus facilement alors que, jusqu’ici, elles se planquaient au fond de leur tiroir…
J’essaie du mieux que je peux de partager sincèrement votre bonheur d’être parents (parfois votre agacement face aux bêtises de votre progéniture aussi) ou d’attendre (souvent dans le stress) un bébé.
J’essaie du mieux que je peux de vous sourire et de discuter de tout, de rien.
J’essaie du mieux que je peux de ne pas hurler ou fondre en larmes lorsque vous me dites que « ça va passer » ou « il faut du temps »…
Je ne m’excuserai pas de ce changement, c’est ce que je suis devenue, simplement.
Par contre, j’aimerais vous demander, à votre tour, d’être compréhensifs, de ne pas agir comme si notre enfant n’avait jamais existé, de ne pas être gênés quand son papa ou moi prononçons son prénom (que portent plein d’autres petits bonhommes en pleine santé), de ne pas considérer que ce deuil est une « maladie ».
Léo fait partie de nous, au même titre que chacun de vos petits bouts, il est notre fils, et l’épreuve que nous traversons nous change et nous marque, à vie…